LogoJapon Suki
Pont Shinkyô à Nikkô

#2 sur 2 à Nikkô

Situé à l’entrée du sanctuaire Futarasan à Nikkô, le pont Shinkyô (神橋 / "Pont sacré") est l'un des monuments les plus emblématiques du Japon. Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, il fascine les visiteurs par son architecture traditionnelle, sa beauté intemporelle et les légendes qui l’entourent.

Début du pont Shinkyô

Quelle est l’histoire du pont Shinkyô ?

Les origines légendaires du pont

L’histoire du pont Shinkyô remonte à une époque presque mythique. Selon la tradition, en 766, le moine bouddhiste Shôdô Shônin (勝道上人) entreprend un périple pour propager les enseignements de l’école Kegon dans les montagnes de Nikkô. Arrivé devant la rivière Daiya, il est confronté à des eaux tumultueuses et infranchissables.

Ne pouvant traverser, Shôdô Shônin prie les divinités locales. En réponse, Jinja Daishô (le gardien des eaux) apparaît accompagné de deux serpents géants. Ces créatures sacrées s’enroulent pour former un pont naturel, recouvert de laîches, permettant au moine et à ses disciples de franchir la rivière en toute sécurité.

C’est en hommage à ce miracle qu’un premier pont sacré fut construit à cet endroit.

Du pont-levis médiéval au chef-d'œuvre de l’ère Edo

Le premier pont-levis aurait été installé au 14ème siècle, durant l’ère Muromachi (1336–1573). Ce simple ouvrage de bois facilitait le passage vers le mont Nantai, considéré comme sacré.

En 1636, sous les ordres du shogun Tokugawa Iemitsu, le pont fut reconstruit dans une forme plus monumentale et raffinée : un pont à poutres, magnifiquement orné, pour marquer l’entrée de l’espace sacré.

Cependant, en 1902, une violente crue de la rivière Daiya détruit le pont. Il sera reconstruit fidèlement en 1904, selon les méthodes traditionnelles japonaises.

Les dimensions du pont actuel

Fabriqué entièrement en bois laqué de rouge vermillon, il repose sur deux imposants piliers en pierre noire, renforcés pour résister aux caprices de la rivière.

  • Longueur : 28 mètres
  • Largeur : 7,4 mètres
  • Hauteur au-dessus de la rivière : environ 10 mètres

Un trésor national du Japon

En 1944, le pont Shinkyô est classé trésor national (aujourd'hui désigné bien culturel important). Il est également intégré au site "Sanctuaires et temples de Nikkô" inscrit à l’UNESCO.

 

Statue du moine Shôdô Shônin à NikkôReprésentation d'artiste de la légende

Pourquoi le pont Shinkyô est-il si célèbre ?

Une esthétique typiquement japonaise

La silhouette arquée du pont rouge vif, contrastant avec le vert profond de la forêt et le bleu limpide de la rivière, incarne l’harmonie naturelle recherchée par l’architecture sacrée japonaise.

Une source d’inspiration artistique

Le pont Shinkyô a inspiré de nombreux artistes japonais et étrangers. Parmi eux, le célèbre peintre KAWASE Hasui (川瀬巴水) a réalisé en 1930 l'estampe intitulée "Pont Shinkyô sous la neige", immortalisant l’élégance du site en hiver.

Son travail fait aujourd'hui partie du mouvement artistique shin-hanga (« nouvelles estampes »), qui revisite les techniques traditionnelles de l’ukiyo-e.

Un symbole religieux puissant

Le pont marque symboliquement la frontière entre le monde profane et l’univers sacré des sanctuaires de Nikkô. Traverser le Shinkyô représentait autrefois un passage rituel vers la pureté spirituelle.

Pendant des siècles, seuls l'empereur, les messagers impériaux et certains shoguns avaient le droit d'y poser les pieds.

Ce n’est qu’en 1973 que l'accès a été ouvert au grand public, moyennant une petite contribution financière pour l’entretien du site.

 

En 1930, l’artiste KAWASE Hasui (1883-1957), célèbre pour ses estampes, immortalisa le pont Shinkyô dans son œuvre "Pont Shinkyô sous la neige", renforçant encore sa renommée.

Estampe de KAWASE Hasui

Est-ce que cela vaut la peine de payer pour traverser le pont ?

Franchement, non. Traverser le pont Shinkyô est une expérience brève et, sauf si vous êtes passionné par les rites shintoïstes ou l'architecture traditionnelle, le prix n’est pas totalement justifié.

D'autant plus que :

  • Les plus belles photos du pont sont prises depuis l'extérieur (par exemple, depuis la route ou le pont en béton en contrebas).
  • Le panorama naturel est plus impressionnant vu de côté, où l’on peut admirer le contraste saisissant entre le rouge du pont et les teintes changeantes de la forêt.
  • La route piétonne le long de la rivière est étroite et parfois peu pratique, mais elle permet d’obtenir des angles magnifiques.

Si vous souhaitez prendre des photos inoubliables :

  • Venez tôt le matin pour éviter les foules.
  • Visitez en automne (fin octobre à mi-novembre) : les érables rouges flamboyants subliment encore davantage le décor.
  • Par temps de neige (hiver), le pont sous la poudreuse offre une scène féerique rarement vue ailleurs au Japon.

Comment se rendre au pont Shinkyô à Nikkô ?

Quelle est la meilleure option depuis Tôkyô ?

Train Tobu (ligne Nikko-Kinugawa) depuis la gare d’Asakusa : 1h50, tarif environ 20 €. Direct, économique, idéal pour une excursion d’une journée mais non compris dans le JR Pass.

La compagnie Tobu propose 2 pass de voyage dont le "Nikko Pass World Heritage" sur 2 jours qui est très avantageux.

Existe-t-il une autre option avec le JR Pass ?

Prenez le Shinkansen depuis la gare de Tôkyô jusqu’à Utsunomiya, puis la ligne JR Nikkô jusqu’à la gare de Nikkô : environ 2h40 pour ~50 €.

Que visiter autour du pont Shinkyô ?

Nikkô ne se limite pas à son célèbre pont ! Voici quelques sites majeurs situés à proximité immédiate :

  • Sanctuaire Futarasan : fondé en 767, il abrite des divinités de la nature.
  • Temple Rinno-ji : l’un des plus importants temples bouddhistes de Nikkô.
  • Sanctuaire Toshogu : célèbre mausolée du shogun Tokugawa Ieyasu, d’une richesse décorative exceptionnelle.
  • Kanmangafuchi Abyss : une promenade spirituelle le long de la rivière, jalonnée de centaines de statues de jizô.

#2 sur 2 à Nikkô

Tags

Réagissez à notre article !

Vous avez une question ou un commentaire sur cette page, n'hésitez pas à nous envoyer un message.

M'avertir des mises à jour de l'article